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Archivage de l’internet belge

20 décembre 2019

L’archivage du web est au cœur des débats, comme l’ont encore confirmé les 107 participants belges et étrangers au colloque ‘Saving the Web: the Promise of a Belgian Web Archive’. Des chercheurs du projet PROMISE ont mis au point, dans la Bibliothèque royale et les Archives du Royaume, une stratégie fédérale pour l’archivage de l’internet belge.  

Pourquoi archiver ? 

Le projet ‘Preserving Online Multiple Information: towards a Belgian strategy’ (PROMISE) a vu le jour en 2017. Objectif : initier un archivage du web. Pour le professeur Niels Brügger, intervenant au colloque, il faut éviter de perdre 25 années de l’histoire du web belge. Sans une archive web nationale, il ne sera pas possible d’effectuer des analyses historiques nationales et internationales basées sur le web.  

Qui plus est, l’internet est devenu le moyen de communication par excellence et un canal de publication en soi. Avant, les éditions se limitaient à des publications imprimées, enregistrées par le biais d’un dépôt légal. Mais aujourd’hui, il faut aussi prendre en compte les publications numériques. En les conservant de manière durable, les générations futures pourront étudier l’histoire de la Belgique. 

Le Web national de Belgique 

Plusieurs chercheurs étudient la politique de sélection à suivre pour savoir quels sites web archiver. ‘Un web national se définit comme l’ensemble des noms de domaine associés au territoire belge –par exemple des noms de domaine avec des extensions comme.be, .vlaanderen, .brussels etc.  - complétés d’informations en ligne sur le pays concerné, par exemple des informations pertinentes sur la population ou la langue nationale’, explique Friedel Geeraert, membre du projet. On tient également compte du contenu créé, publié, etc. sur le territoire belge.

‘Pour les bibliothèques, on songe à une sélection un peu plus large du web national combinée à des collections plus sélectives sur des thèmes tels que les élections ou les attentats. Pour les Archives du  Royaume,  il s’agit plutôt de sites web des institutions publiques’, poursuit Geeraert.

Durant le projet de recherche, DNS Belgium a été consulté à plusieurs reprises pour fournir des informations sur des dates et mécanismes de classification. Plusieurs chercheurs de PROMISE ont examiné la politique de sélection à appliquer pour savoir quels sites web archiver. Ils ont analysé en détail les aspects juridiques et cherché la réponse à des questions relatives, notamment, aux droits d’auteur, à la protection des données personnelles et à la valeur d’un contenu archivé en ligne en tant que preuve.

Résultats du projet de recherche PROMISE 

Les résultats du projet de recherche PROMISE ont été présentés et débattus durant le colloque. Des pratiques exemplaires d’archivage web ont été proposées, en même temps que les résultats des analyses juridiques, la stratégie et les différents scénarios développés par la Bibliothèque royale et les Archives du Royaume. 
Un constat important sur le plan juridique est que la législation sur les droits d’auteur limite fortement l’accès aux archives web. Dans la plupart des cas, l’archive web n’est consultable que dans la salle de lecture de la Bibliothèque royale. 

Les spécifications techniques du processus d’archivage web et les résultats de l’enquête sur les besoins des utilisateurs en matière d’archives web ont également été débattus. Le débat a mis en évidence les multiples avantages de l’archivage web. Les chercheurs pourraient utiliser du matériel archivé par exemple pour une étude des publications en matière de sciences politiques ou sociales  - ce qui apporterait une énorme valeur ajoutée aux milieux de la recherche et à la société en général.

La grande diversité des points de vue et des visions en matière d’archivage web a fait de ce colloque un véritable carrefour entre les professionnels du monde de l’archivage web et l’étude des sites web archivés. L’équipe du projet PROMISE va insérer dans le projet toute l’inspiration recueillie ces derniers mois.  

Avec cet article, nous contribuons à réaliser ces objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies.