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Les noms de domaine .be au fil des ans

17 mai 2022

Chaque mois, nous répertorions sur ce site les termes les plus fréquemment utilisés dans les nouveaux noms de domaine. Au fil des mois, il apparaît que la tête du classement n’évolue pas vraiment. Et pourtant... Plongeons dans les eaux troubles des noms de domaine. Un récapitulatif statistique où pointent des pics surprenants, un patriotisme périodique et de modestes bons vivants.

Pics surprenants

Le classement de ces dernières années affiche peu de fluctuations dans le top 5, hormis quelques remous internes. Depuis 2018, c’est le terme "immo" qui est en tête du peloton. Seul le classement de 2019 l’a vu céder sa pole position à "horeca". En fait, ce surprenant lauréat ne doit sa victoire qu’à un pic ponctuel survenu en mai.

À l'époque, le débat sur la suppression des flexi-jobs battait son plein, apparemment au détriment surtout de l’horeca. Toutefois, nos données ne permettent pas d’établir un quelconque lien avec le pic.

Un seul terme affiche un pic soudain et ponctuel similaire, et c'est... corona.

On notera en particulier comment le terme "corona" sort des nimbes... jusqu'à ce que la bombe explose. Ou plutôt, que le virus se déchaîne. Point n’est besoin, hélas, de creuser bien loin dans notre mémoire collective pour trouver une explication au pic de mars 2020.

Un pic surprenant qui reste inexpliqué (pour l’instant), c’est celui des serruriers. Les termes "slotenmakerij" (serrurerie), "slotenmakers" (serruriers) et "slotenmaker" (serrurier) ont affiché un pic en mars et avril de l'année dernière. Et si l'on s’en réfère aux années précédentes, il s’agirait apparemment d’une tradition annuelle.

Si les noms de domaine enregistrés sont une illustration de ce qui vit au sein de notre société - et nous pensons que c'est le cas - il faut croire que les gens changent massivement leurs serrures à la fin de l'hiver. Merci à tout qui pense pouvoir soumettre l’explication de ce phénomène auprès de notre département communication...

Patriotisme périodique

Au-delà de ces pics surprenants, c'est l’immobilisme qui prévaut dans le top 5. “Immo” l'emporte largement avec chaque année un pic en septembre. Les achats immobiliers se multiplient-ils après l'été ? Rien d’étonnant en fait à cette ruée immobilière de septembre. C'est en effet la période où bon nombre de gens changent d'emploi. On a pris des vacances, on a passé plus de temps à la maison, on a eu le temps de réfléchir à une nouvelle vie, une nouvelle maison ...

A supposer que l’on trouve la maison de nos rêves en octobre ou novembre, trois mois plus tard, l'acte de vente est signé. On déménage en février... et voilà une explication pour ces fameuses nouvelles serrures !

Foin de digression... Revenons à notre top 5 immuable, où "box", "group", "bio" tiennent la corde aux côtés de "immo". La suite du classement est beaucoup plus ébouriffante.

On y voit par exemple comment Anvers s'avère la ville la plus populaire du pays (en termes de noms de domaine en tout cas). "Gent" et "Antwerpen" suivent un même parcours depuis 2017. Quand "Antwerpen" progresse, "Gent" fait de même, mais à un moindre rythme. "Liège" affiche la même courbe, tout comme "Bruxelles". Si "Bruxelles" était encore la ville de loin la plus populaire du pays en 2017, notre capitale a dû céder la place à Anvers en 2018, et depuis 2019, à Gand également.

Et ce alors même que, depuis 2018, la ville sur l'Escaut a perdu de sa popularité chaque année jusqu’à atteindre un niveau historiquement bas en 2020 - avant de renaître de ses cendres, tel un phénix, en 2021. “Belgium” a aussi subi une baisse de popularité auprès des titulaires de noms de domaine en 2020. Si ce n’est toutefois que le patriotisme reprend vite des couleurs à la suite de prestations exceptionnelles aux Jeux olympiques et paralympiques ou en football.

Modestes bons vivants

S’il ne brille jamais au firmament du classement, notre style de vie “bon vivant” reste toujours bien présent. On le retrouve chaque mois dans les termes les plus fréquents dans les noms de domaine : “bar”, “club”, “events”, “food”, “restaurant” s’affichent régulièrement dans le top 50 mensuel, tout comme “pizza”, “pitta” et “sushi”. Nous aimons manger, et de préférence en plein air, ce qui suscite apparemment certains remords. “Fit” se porte bien en effet, tout comme les populaires “beauty”, “zen”, “coaching” semblent indiquer que nous prenons soin de notre corps et de notre santé. Peut-être que ce “club” des hauts classés tient davantage du club de fitness que du cocktail club. Le fait que ce soit ce dernier qui nous vienne d’emblée à l’esprit en dit plus long sur nous-mêmes que sur les titulaires de noms de domaine. Qui sait, le “bar” désigne peut-être ces barres énergétiques ou barres métalliques où nous glissons de plus en plus de poids au fitness club pour compenser notre style de vie de bon vivant.

Vylls dsprs ?

Enfin, un constat surprenant : les noms de domaine semblent devenir de plus en plus courts au fil des ans. C’est vrai, on parle de 0,4 lettre en cinq ans, soit le rythme de croissance de l'Himalaya, mais si on suit ce raisonnement, d’ici 28 ans, il y devrait y avoir des noms de domaine à une seule lettre.

Bien entendu, on n’en arrivera pas là, mais ce constat est assurément contre-intuitif. Nous avions en effet l’impression que les noms de domaine s'allongeraient parce que les noms courts et percutants, faciles à retenir, ont déjà été enregistrés et ne sont donc plus disponibles.

Il semblerait toutefois que certains aient trouvé la parade pour contourner ce problème : choisir un nom de domaine pauvre en voyelles, voire carrément sans. Certains vont jusqu’à choisir ou modifier leur nom de marque pour pouvoir utiliser cet url. Un célèbre exemple : la plateforme de photos Flickr. À l’origine, le nom choisi était Flicker, mais pour leur malheur, le nom de domaine flicker.com n’était plus accessible. Et voilà comment le ‘e’ a disparu de la circulation ! Tout comme celui de Tumblr, pour citer un autre exemple du monde digital.

Ces marques ne craignent-elles pas un manque de lisibilité ? C’est oublier que les jeunes ont déjà pratiquement supprimé les voyelles de leur langage écrit !

Pour notre part, nous nous en tenons pour l’instant à dnsbelgium.be, qui sonne quand même mieux que dnsblgm.be, non?

Par cet article, nous soutenons les objectifs de développement durable des Nations Unies.